Maître ès hockey sur gazon

PC: Bonjour Oscar, quelle fierté pour nous d’accueillir un vice-champion suisse, c’est une première ici. Félicitations ! Avant de découvrir ton Journal Intime, parle-nous un peu de cette fin de saison en apothéose.

OL : Bonjour Passion Communication et merci de vous intéresser à nous.

Cette année, la Ligue a opté pour un « Final Four » plutôt que pour les traditionnels matchs aller/retour. Qui plus est, l’organisation de ce tour final a été confiée au Servette HC qui s’est donc tenu à Genève ! Une superbe occasion de voir l’élite suisse se battre pour l’obtention du titre de champion suisse au Stade de Richemont. Tous les éléments étaient donc réunis pour que la fête soit belle. Et la fête commençait bien. Aux termes d’un match intense, nous nous imposions 2 à 1 face au Luzerner SC. Pas la rencontre le plus agréable à jouer (fin de la partie avec une infériorité numérique en plus du fait que l’équipe visiteuse décide logiquement de sortir le gardien afin de le remplacer par un joueur de champ supplémentaire) mais certainement un match passionnant (et quelque peu stressant) à suivre pour les nombreux supporters présents ce jour-là. Rotweiss Wettingen, de son côté, s’impose logiquement contre le HC Olten (5:2) et rallie, comme à son habitude, la finale. Malgré la présence d’un public en feu, la marche était trop grande à gravir. En effet, l’adversaire connait (trop) bien ce type de rencontres et a remporté le 33ème titre de champion suisse de son histoire. Pas beaucoup de regret pour la jeune équipe du Servette HC.

Par ailleurs, les jeunes U15 ont décroché le titre de champion suisse élite la veille et les U18 disputent la finale de leur championnat élite samedi 19 juin. La relève est donc bien là est c’est très prometteur pour l’avenir. Enfin, il convient de souligner le joli lot de consolation associé à la deuxième place : une qualification pour une compétition européenne. Je vous passe ici les détails de l’organisation de la fédération européenne de hockey sur gazon, mais il s’agira sans aucun doute d’une super expérience pour notre équipe et pour le club !

https://www.tdg.ch/vice-champion-servette-a-110-ans-et-tout-lavenir-devant-lui-346256615332

PC: Qui êtes vous ? D’où venez-vous ?

OL: Je m’appelle Oscar Lüscher et ai 24 ans. Né et ayant grandi à Genève, je suis actuellement étudiant en Master Bilingue de droit aux universités de Bâle et de Genève. En effet, j’ai eu la chance, malgré les circonstances sanitaires, d’effectuer un semestre à Bâle. Bien que l’allemand soit une langue importante en Suisse, plus particulièrement dans le domaine juridique, je pense que le fait d’avoir une mère suédoise et donc de parler suédois sont des éléments qui ont renforcé mon intérêt pour l’apprentissage des langues de manière générale.

PC: Quelle est votre définition de la passion ?

OL: Ma définition passe par les émotions. En effet, la passion doit pour moi procurer des émotions, qu’elles soient bonnes ou parfois moins bonnes.

PC: Quelle est votre passion ?

OL: Ma passion est le hockey sur gazon.

PC: Pouvez-vous nous expliquer votre passion ?

OL: Le hockey sur gazon n’étant pas le sport le plus populaire, une brève explication peut en effet paraitre nécessaire. Pour faire simple, il s’agit d’un football avec des cannes. En d’autres termes, le hockey se joue à 11 contre 11 sur un terrain proche des dimensions d’un terrain de football, avec la particularité qu’il faut se trouver dans ce qui correspondrait au 16 mètres pour marquer. J’exerce cette passion depuis maintenant 6 saisons au Servette HC – Hockey sur gazon.

PC: Depuis quand êtes-vous passionné(e) ?

OL: J’ai commencé le hockey sur gazon à 10 ans.

PC: Comment l’êtes-vous devenu(e) ?

OL: Pour être tout à fait honnête, la découverte de cette passion doit en réalité beaucoup au hasard. En effet, il s’agit de la combinaison de la proximité du stade de Richemont avec la maison ainsi que le conseil d’un collège de ma mère. C’est ainsi que j’ai commencé le hockey sur gazon au Black Boys HC. Il y a fort à parier que la dimension sport d’équipe a également poussé mes parents à m’inscrire au hockey sur gazon.

PC: Avez-vous une anecdote liée à votre passion ?

OL: Lors de ma deuxième et dernière compétition internationale (2017 Men Hockey World League Round 2 – Tacarigua, TTO), puisque j’ai ensuite pris la décision de mettre l’accent sur mes études, nous sommes partis presque trois semaines aux Caraïbes. Après une brève escale à Miami, nous arrivons à Port d’Espagne, où nous sommes attendus par un fourgon de la police. C’est à ce moment que nous comprenons que nous allons être escortés par un véhicule policier lors de tous nos déplacements entre l’hôtel et le terrain de hockey. Une logistique plutôt inhabituelle pour un sport comme le hockey sur gazon. Par ailleurs, les gyrophares ont été d’une grande utilité lorsque le trafic était un petit peu engorgé avant nos matchs…

PC: Comment est-ce que vous cultivez votre passion ?

OL: La passion sportive commence tout d’abord par l’entraînement. Sans entraînement, il est effectivement difficile de prendre du plaisir sur le terrain lors des matchs. Avant l’arrivée en équipe première (qui s’accompagne d’une préparation physique, d’une présaison, de stages d’entraînement, de matchs amicaux, de 2 à 3 entraînements par semaine lors de la saison régulière et des matchs le week-end), j’ai toujours eu à cœur de faire beaucoup de hockey. C’est pourquoi, en tant que juniors, je participais à tous les camps possibles et imaginables afin de tenter de toujours progresser un petit peu plus. Le fait d’être également passé par toutes les sélections nationales (juniors et seniors) m’a également permis de maximiser mes heures passées sur un terrain de hockey.

PC: Pouvez-vous nous raconter un moment fort lié à votre passion ?

OL: Si je ne devais en choisir qu’un, je choisirais certainement ma première sélection avec l’équipe nationale A. Effectivement, la sélection est l’étape ultime pour le sportif d’élite. Je me souviens encore quand le sélectionneur m’a appelé lorsque j’étais en vacances en Italie avec mes parents pour m’annoncer que j’étais sélectionné pour participer à une Coupe d’Europe (EuroHockey Championships II, Men, Prague, 18th – 26th July 2015) en République Tchèque. Bien que benjamin d’une équipe expérimentée, cette consécration n’a fait qu’accroître mon envie de progresser afin de pouvoir participer à nouveau à une grande compétition avec l’équipe de Suisse.

PC: Est-ce que vous désirez transmettre cette passion ?

OL: L’amour d’un sport est plus ou moins difficile à transmettre, puisque cela dépend beaucoup du jeune (ou moins jeune) joueur à convaincre. Mais une fois le joueur convaincu par le sport en question et désireux d’apprendre, ceci devient bien plus simple. J’ai en effet pu m’en rendre compte au travers de mes diverses expériences dans le coaching (coach d’équipes juniors, entraîneur lors de camps et de semaines d’initiation organisées par la Ville de Genève). Il n’y a rien de tel que de voir quelqu’un ressentir les mêmes émotions que soi, d’autant plus quand on sait qu’on y a joué un certain rôle.

PC: Avez-vous des modèles/icônes dans votre passion ? Et pourquoi eux/elles ?

OL: Il serait ici facile de parler des meilleurs joueurs mondiaux. Pour ma part, je préfère mettre en avant des joueurs avec lesquels j’ai pu évoluer tant en club qu’en équipe nationale. Des joueurs passés par la Suisse ainsi que dans les meilleurs championnats étrangers à titre professionnel ou semi-professionnel. Évoluer à leur côté a été une grande leçon, car cela a été un moyen pour moi, dans une certaine mesure, de côtoyer le hockey de très haut niveau. Je ne citerai pas de noms ici mais nul doute que ceux-ci se reconnaîtront !

PC: Quelles sont vos 3 réalisations préférées (dans le cadre de votre passion) ?

OL: Je vais commencer par deux très beaux souvenirs, à savoir le titre de champion suisse U21 en salle en 2016 avec le Servette HC ainsi que la victoire de la coupe de Suisse la même année avec la première équipe du club. Ce sont à ce jour les deux seuls titres de mon palmarès personnel. En troisième position, je classerai enfin les trois titres de vice-champion (2015/2016, 2016/2017 et 2017/2018) consécutifs (défaite en demi-finale lors de la saison 2018/2019 et saison 2019/2020 annulée en raison de la pandémie de COVID-19). Vous comprendrez sans doute qu’un titre de champion suisse de LNA aurait relativement facilement pris la place de numéro 1…

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