Il siffle la fin des vacances

Journal Intime : Vittorio GRASSO

Profession : Éducateur et arbitre de basketball

Passion Communication: Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ?

VG: Mon nom est Vittorio GRASSO. J’ai 25 ans et je suis d’origine italienne.

Toutefois, ma terre natale est la Russie car le 10 février 1996 à Moscou, pour la première fois, j’ai ouvert les yeux. A l’âge de 3 ans je suis donné en adoption et j’ai trouvé une chaleureuse famille italienne qui m’a accueilli et qui est pour moi tout simplement MA famille. J’ai vécu jusqu’à l’âge de 16 ans en Italie, puis en France et depuis 2015 en Suisse. « OUI » j’ai fait le tour du monde 😉  

PC: Quelle est votre définition de la passion ?

VG: Cela pourra peut-être sembler banal, mais une passion, une vraie passion est quelque chose de très habité chez nous dans notre âme. Pour moi c’est quelque chose de très intime la passion. C’est ce qui nous pousse à faire une chose particulière. C’est cette envie qui fera en sorte que nous accomplirons un geste ou une action. Cette envie nous poussera jusqu’à l’extrême pour pouvoir obtenir cette chose ou personne ou animal pour lequel on a cette passion.

PC: Quelle est votre passion ?

VG: Ma passion est le basketball et en particulier l’arbitrage. Aujourd’hui, je suis arbitre au niveau national, ce qui signifie que je peux arbitrer en Suisse des équipes de ligue A filles et jusqu’en 1ère ligue nationale pour les garçons.

PC: Pouvez-vous nous expliquer votre passion ?

VG: Ma passion pour l’arbitrage n’est pas survenue depuis toujours.

J’ai joué au basketball pendant 12 ans et à aucun moment dans ma tête j’ai eu l’idée de faire l’arbitre.

Aujourd’hui je peux affirmer que chaque jour qui passe, j’essaie de m’améliorer. Cela ce fait à travers un travail acharné et une passion sans égard.

Le détail est fondamental pour ce qui me concerne et j’essaye d’atteindre, même si je sais que ce n’est pas possible, la perfection dans mon arbitrage.

Être perfectionniste m’a beaucoup aidé à atteindre l’objectif de devenir arbitre national auprès de la fédération de basket suisse.

PC: Depuis quand êtes-vous passionné(e) ?

VG: Cette année je vais fêter mes 10 ans d’arbitrage.

PC: Comment l’êtes-vous devenu(e) ?

VG: Comme dit auparavant je n’avais pas l’idée de faire arbitre.

Et si je dois vraiment être sincère, j’étais souvent contre les arbitres…

Il m’est arrivé d’insulter des arbitres et d’avoir un comportement ultra pénible.

Après l’énième faute technique, le club auprès duquel je jouais a eu la magnifique idée de m’inscrire au cours pour devenir arbitre.

J’étais clairement contre cette décision, comme vous pouvez bien l’imaginer, mais tête basse j’ai dû accepter et je me suis lancé…

Et aujourd’hui, il n’y a pas un seul jour où je ne bénis pas le jour de formation à l’arbitrage de basket. Et mon club bien évidemment.

PC: Avez-vous une anecdote liée à votre passion ?

VG: J’ai eu la chance jusqu’à maintenant d’avoir eu les bonnes personnes au bon moment durant ma carrière. Mon anecdote est strictement liée à cela.

Comme toute passion, tu peux faire face à des difficultés. Tu peux te retrouver dans des situations inconfortables où tu voudrais seulement tout foutre en l’air et quitter cette passion

Cela m’est arrivé dans le pire match de ma vie : j’étais encore candidat arbitre à l’époque, et je me trouvais face à un entraineur qui m’a pourri le match du début à la fin.

Il m’a tellement « fait chier » qu’il est arrivé à influencer mes décisions, me mettre dans état pénible. Tout en me parlant comme si j’étais son chien, il m’insultait.

Et moi.. ? Bah moi rien.. tête basse, perdu dans mes démarches…

Dans ma tête, il y avait seulement une phrase :  C’est bon, j’arrête définitivement l’arbitrage.

Mais c’est là que j’arbitrais avec un collègue ultra expérimenté et que, pendant et surtout après le match, a su trouver les mots qu’il fallait pour me remettre debout, comme un père avec son fils ; c’est cela qui m’a aidé à continuer.

Cela m’a beaucoup appris sur l’arbitrage mais surtout m’a fait grandir.

Cela m’a fait comprendre que malgré les difficultés il faut toujours relever la tête et s’améliorer. TOUJOURS !

PC: Comment est-ce que vous cultivez votre passion ?

VG: Je cultive ma passion avec un travail acharné. Je regarde des matchs de basketball tous les jours en me focalisant sur les arbitres et en me donnant un thème précis sur lequel travailler en m’inspirant des arbitres internationaux.

J’ai la chance de suivre les plus grandes compétions au niveau européen comme l’Euroligue, la Champions League, Eurocup etc..

Tout cela est suivi par l’application en pratique et la relecture du règlement.

PC: Pouvez-vous nous raconter un moment fort lié à votre passion ?

VG: Bien sûr.

Mon premier match au niveau national :

Je n’ai pas dormi la nuit d’avant. Trop de stress. J’étais déjà dans la préparation de mon match : je pensais à chaque détails et surtout à chaque chose qui pouvait arriver et donc je devais être prêt à savoir réagir à cela en prenant les bonnes décisions.

Beaucoup de stress mais finalement une bonne prestation face à un expert national qui était là pour me visionner. Ce souvenir restera toujours gravé en moi.

PC: Est-ce que vous désirez transmettre cette passion ?

VG: OUI. C’est une passion que je veux partager.

J’adorerais trouver quelqu’un qui partage cette même passion et auquel je peux transmettre tous les petits secrets que j’ai pu apprendre ces 10 dernières années.

Dans un futur j’aimerais aussi former des arbitres.

PC: Avez-vous des modèles/icônes dans votre passion ? Et pourquoi eux/elles ?

VG: J’ai différentes icones ou modèles que je suis. Ce sont des arbitres. Des grandes références pour nous tous. Pour en citer quelques-uns : Eddie Viator, Yohann Rosso, Luigi Lamonica ou encore Matej Boltauzer.

Ce sont l’exemple de vrais passionnés qui sont partis du très bas pour arriver au plus haut niveau. Et cela pour moi est une source d’inspiration.

PC: Quelles sont vos 3 réalisations préférées (dans le cadre de votre passion) ?

VG: Alors je n’ai pas forcément de réalisations particulières à raconter.

Le métier de l’arbitre est difficile et pour nous la reconnaissance est importante, même si nous ne l’obtenons pas toujours.

Une réalisation importante pour moi est quand dans un match très tendu et important qui se déroulait en France : j’ai dû arbitrer sans mon collègue qui n’a pas pu venir.

A la fin du match les joueurs, les coaches et tout le public par la suite m’a serré la main en me félicitant du match que j’avais sifflé tout seul.

Cela pour moi a été un moment mémorable car c’est rare pour nous d’avoir autant de reconnaissance.

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