Féru de ballons

PC : Bonjour Julien Babel. Quel plaisir de vous rencontrer ici, entre deux ballons… Racontez-nous qui vous êtes ?

JB : Hello Passion Communication. Merci de votre visite. Je m’appelle Julien Babel. Je suis un amoureux au sens large du terme. Un rêveur pugnace, optimiste et je me crois un peu visionnaire. Je suis quelqu’un d’entier, quand je joue au jeu de la marguerite, je me retrouve toujours à « aime passionnément » ou « pas du tout » !

J’ai une fille de 129 mois et une femme exceptionnelle, au sens propre du terme. Je crois que je fais partie des gens extrêmement chanceux car je suis heureux. Je vis actuellement au-delà de la barrière de Rösti, dans la campagne zurichoise où je n’aurai jamais imaginé me sentir bien. Et pourtant…

Ah oui et je viens de Carouge, passionnément !

PC : Quelle est votre profession ?

JB : Aucune en particulier, je crois que j’ai cassé le moule il y a bien longtemps. Je suis actuellement responsable des ventes au Bibarium, une société en pleine expansion active dans le domaine du vin en fût, un procédé assez révolutionnaire, que ce soit pour les restaurateurs et le service, le stockage, la réduction de l’impact CO2, mais aussi pour le consommateur qui boira du meilleur vin potentiellement moins cher, je m’y sens bien. J’organise également des évènements, notamment d’entreprises qui allient 3 de mes passions ; la nature, le vin et le footgolf.

PC : Quelle est votre définition de la passion ?

JB : La passion est pour moi un synonyme d’amour, c’est quelque chose qu’on a envie de vivre pleinement, qui fait rêver, s’évader et qui va au-delà de la raison, de la normalité. Je dis toujours à ma fille que pour réussir dans la vie et stimuler la chance, il faut être observateur, savoir apprivoiser ses peurs, parler plusieurs langues et avoir au moins une passion.

PC : Quelle est votre passion ? 

JB : Hahahah vaste question ! Au point de vue strictement personnel, ma femme et ma fille mais c’est une passion que je garde jalousement pour moi, tant que je peux !

En revanche, une passion que je m’efforce de transmettre et qui m’a presque obsédé pendant un temps, c’est le footgolf.

PC : Pouvez-vous nous l’expliquer ?

JB : Le footgolf est un sport qui allie la popularité du football et du ballon et les grands espaces ainsi que l’exclusivité du golf. En gros, nous jouons au golf dans des trous de 53 cm de diamètre, sur des parcours de golf, avec un ballon de football et notre pied.

PC : Comme vous est venue cette passion ?

JB : En 1999, un ami a voulu m’apprendre à jouer au golf dans un parc carougeois. On avait tout prévu ; un petit parcours avec des arbres numérotés qui matérialisaient les trous, les chemins de graviers comme obstacles d’eau ! Mais après 2 « air shots », j’ai envoyé la petite balle blanche directement dans la vitre d’un immeuble qui entourait le parc. 

Après quelques « parlementations » avec le locataire de l’appartement concerné, nous avons pu reprendre notre jeu, mais j’ai abandonné le club de golf et la petite balle contre mon pied et un ballon. On a adoré et le footgolf était né. Grâce à beaucoup d’autres gens, il est désormais présent dans plus de 50 pays ; c’est à peine croyable, on parle de devenir olympique ! Ça fait souvent rire ou sourire, et quand j’ai une crise poétique, je dis que si personne ne rit de tes plus grands rêves, rêve encore, rêve plus grand !

Un joli reportage de la RTS sur la création de notre sport.

PC : Racontez-nous une anecdote liée à votre passion ?

JB : Cette passion m’a fait voyager dans le monde entier et rencontrer des gens incroyables !

Il y a quelques années, pour des raisons de partenariats et de météo en décembre, nous avions décidé d’organiser la finale du tour européen à Marrakech. Le tour européen est accessible aux joueurs du monde entier, c’est donc environ 200 joueurs inscrits et qualifiés tout au long de la saison qui allaient s’affronter. 3 jours avant le début du tournoi, les douanes marocaines refusent de débloquer le matériel envoyé sur place. Nous ne pouvons pas annuler, trop d’enjeu financier, mais surtout au niveau de l’image de notre jeune sport !

Je décide donc d’amener l’essentiel au bon déroulement de cette finale, les socles des trous, il y en avait 38, les mêmes que pour le golf, sauf qu’ils font 53 cm de diamètre et 40 de profondeur, j’en avais même sur le toit.

Je loue une camionnette à Genève, direction Marrakech ! Le compte à rebours est lancé, après une tentative de racket sur le bateau, un don à un douanier qui refusait de me laisser passer, l’arrêt de mon GPS et des dizaines d’appels téléphonique pour coordonner l’organisation et les équipes sur place, j’ai finalement atteint le golf dans les temps, au terme d’un véritable périple. Et grâce aux employés du golf qui ont creusé les trous une bonne partie de la nuit, le tournoi a pu avoir lieu, sans que les participants ne s’aperçoivent de rien. Vous avez dit passionné ?! Pour le retour, mon père a pris un avion jusqu’à Malaga et a fait le trajet jusqu’à Genève avec moi, je lui dois clairement au moins une bonne paëlla !

PC : Comment est-ce que vous cultivez votre passion ?

JB : Je ne la cultive plus vraiment, elle pousse plus ou moins toute seule.

Avec quelques amis, on a planté un arbre et il y a désormais une magnifique forêt. Je profite de ce qui a été fait ; personnellement, voilà 2 saisons que je suis juste joueur, c’est top, mais l’implication dans le développement me manque déjà. Je vais certainement revenir, tôt ou tard, prendre certaines responsabilités dans l’une ou l’autre des associations nationales ou européennes. Il faut continuer à planter des arbres pour éviter la déforestation !

PC : Pouvez-vous nous raconter un moment fort lié à votre passion ?

JB : Au-delà de quelques victoires sportives chèrement acquises, j’ai ressenti énormément d’émotion, de respect et d’amour dans cette aventure, particulièrement lorsque j’ai quitté la présidence de l’Association Suisse de Footgolf, il y a 2 ans. Pendant l’assemblée générale, 2 personnes qui me sont spéciales ; Bamu et Manci (rencontrées grâce au footgolf et qui sont désormais 2 de mes meilleurs amis) ont fait un discours extrêmement touchant ; c’était un jour magnifique qui m’a permis de réaliser le chemin parcouru. Je n’avais jamais reçu autant de témoignage de sympathie de ma vie que ce jour-là, c’est un jour qui restera particulier pour moi.

PC : Est-ce que vous désirez transmettre cette passion ?

JB : Oui, je le veux, jusqu’à que la mort nous sépare !

PC : Avez-vous des modèles dans votre passion ?

JB : Non pas particulièrement, mais je suis extraordinairement reconnaissant et respectueux de l’investissement des gens qui ont permis au footgolf d’être ce qu’il est aujourd’hui, dans le monde mais surtout en Suisse, ils se reconnaitront. C’est avant tout une aventure humaine, j’aime bien les humains.

PC : Enfin, quelles sont vos 3 réalisations passionnantes préférées ?

JB : Avoir su bien m’entourer et faire confiance.

Voir des gens s’approprier le projet, créer des évènements pour les enfants, les filles, les seniors. L’Association Genevoise de Footgolf et certains clubs effectuent un travail de développement fantastique.

Voir aussi que ce projet a créé des vocations dans différents domaines.

J’adore également quand des amis d’amis qui ne me connaissent pas me racontent leur découverte du footgolf ou leur premier parcours.

Voir l’engouement des participants, la joie des joueurs qui gagnent, la tristesse et l’énervement de ceux qui perdent, bref, c’est juste incroyable de voir ma passion dans les yeux des autres !

2 commentaires sur “Féru de ballons”

  1. J’ai lu cette interview avec passion : Hélas, pour moi, le footgolf est arrivé trop tard car je suis né en 1944, le jour de la libération de Paris.
    Il y a 6 ou 7 ans, dès que j’ai « eu vent » de ce sport, je me suis dit que je ne pouvais pas…ne pas essayer, ayant joué 30 ans au foot et autant au golf !!
    C’est un sport passionnant mais je n’ ai plus la frappe d’ un jeune, même si la technique est encore là. Alors je me suis dit dès le début que tant que je pourrai jouer entre 0 et +18, j’essaierai de participer ici ou là, sans abuser pour ne pas entrer dans les blessures !

  2. Un discours touchant et reflétant bien un passionné. Du rêve, du romantisme, de l’ambition et une belle énergie. Un mélange de raison et de déraison propre aux passionnés dont je fais partie. Puisse ton regard donner envie à beaucoup de jeunes et moins jeunes Suisses et Suissesses de jouer au Footgolf et gravir demain ensemble des sommets encore jamais atteints. Bravo mon cher Julien

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